La lutte contre les nuisibles en restauration et le respect des normes édictées par l’AFSCA ne sont pas toujours aussi simples qu’il n’y paraît. Entre les règles d’hygiène, les normes HACCP ou encore la nature même des nuisibles qui ont tendance à se faufiler dans la moindre faille, il peut être facile de s’y perdre.
Vous vous demandez quelles sont vos obligations en tant que responsable d’établissement du secteur alimentaire ? Comment faire un plan contre les nuisibles pour votre restaurant ou les sanctions encourues en cas de manquement ?
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L’AFSCA : un acteur clé de la sécurité alimentaire belge
L’AFSCA, un acronyme compliqué synonyme de sueurs froides pour de nombreux professionnels de la restauration, tant ils peuvent être exigeants dans leurs normes. Et c’est encore plus le cas pour ceux qui sont suivis jusqu’à obtention de « bons résultats », après avoir échoué une première fois à l’inspection de contrôle. Pourtant, cette organisation créée en 2000 a pour objectif de veiller à ce que les règles d’hygiène soient respectées dans l’ensemble du secteur alimentaire afin de protéger la santé des consommateurs. L’AFSCA, c’est ainsi 106.552 missions de contrôle effectuées en 2019 pour un total de 57.270 opérateurs du secteur contrôlés la même année. En 2019, c’est 3.178 avertissements dressés, 15 procédures de retrait ou de suspensions de l’agrément et 57 fermetures temporaires qui ont été adressés aux établissements belges par l’ASFCA ! Être en ordre au niveau des règles d’hygiène dictées par cette organisation est donc autant un impératif pour les professionnels de la restauration qu’une assurance en faveur de la santé de ces derniers et de celle de leurs clients. Sans surprise, la lutte contre les nuisibles est une partie extrêmement centrale de la sécurité alimentaire, contrôlée avec la plus grande attention.6 éléments liés à la lutte contre les nuisibles en restauration qui seront vérifiés lors d’un contrôle de l’AFSCA
Le plan de lutte contre les nuisibles
Le plan de lutte contre les nuisibles est l’un des éléments les plus importants à avoir prêt lors d’un contrôle AFSCA. Il s’agit en réalité d’un schéma qui reprend l’emplacement des traitements anti-nuisibles qui ont été posés en cas d’infestation ou de prévention (appât, pièges, …). Ceux-ci sont numérotés et rapportés sur le plan. Le plan de lutte anti-nuisibles reprend également toutes les actions qui doivent être apportées, leur fréquence de surveillance, les produits utilisés, leur méthode d’utilisation ainsi que toutes les informations stratégiques et complémentaires de l’entreprise. ATTENTION : La lutte anti-nuisible ne s’improvise pas ! Relevez tous les risques que le traitement apporte, notamment les contaminations croisées : lampe à insectes au-dessus de l’espace de travail, appâts proches des denrées alimentaires, pulvérisations …. Autant de points d’attention que vous devez porter afin de garantir la sécurité de vos produits de consommation alimentaire.Les mentions sur les étiquettes et les précautions à prendre
En tant que personne délivrant aux consommateurs des produits alimentaires, vous êtes tenu de prendre les précautions d’usage, notamment respecter scrupuleusement la Date Limite de Consommation (DLC) et d’appliquer les principes d’analyse des risques pour la Date de Durabilité Minimale (DDM). De la même façon, vous devez être extrêmement vigilants lorsque l’emballage est endommagé (déchiré, bosse dans la boîte de conserve, apparition de rouille, etc.). Des produits périmés ou avec des emballages abîmés sont des nids à nuisibles et à maladies potentiels. Il est donc tout à fait logique que l’AFSCA s’y attarde.Les allergènes
Les risques allergiques sont importants dans la restauration et sont donc à prendre en considération sérieusement. Quand elles peuvent provoquer une intolérance simple chez certaines personnes, elles représentent un risque mortel pour d’autres. Chez certaines personnes allergiques, il suffit d’une quantité infime du composé alimentaire en question pour provoquer des symptômes. Ceux-ci vont du gonflement au choc anaphylactique, en passant par les démangeaisons et les vertiges. Voici les 14 allergènes qui doivent impérativement être mentionnés par vos soins :- céréales contenant du gluten
- crustacés
- œufs
- poissons
- arachides
- soja
- lait
- fruits à coque
- céleri
- moutarde
- graines de sésame
- anhydride sulfureux et sulfites en concentrations de plus de 10 mg/kg ou 10 mg/l
- lupin
- mollusques
Le contrôle à l’entrée des marchandises
Il doit porter sur l’aspect des aliments, l’intégrité des emballages, les dates limite de consommation et de durabilité minimale et, pour terminer, les températures de conservation (l’usage d’un thermomètre est indispensable pour ce dernier point !). Le contrôle à l’entrée des marchandises à un rôle important dans la lutte contre les maladies et les nuisibles. Ne pas leur laisser de porte d’entrée à votre cuisine ou votre restaurant est essentiel pour garantir la sécurité alimentaire à vos clients.Le plan de nettoyage
Chaque tâche doit y apparaître distinctement avec la personne à qui elle est attribuée, le moment ou la fréquence à laquelle elle doit être réalisée et la manière d’y procéder. Le nettoyage est souvent l’une des meilleures façons de se prémunir d’une invasion de rats, de cafards ou de fourmis. Il protège également des bactéries et infections fongiques qui peuvent rendre vos clients malades.L’affiche de lavage des mains
Cette affiche doit être clairement visible. Elle mentionne à qui elle est adressée (les membres du personnel), le lavage des mains obligatoire après chaque passage aux toilettes. Enfin, elle doit être plastifiée ou écrie à l’encre indélébile.Vos obligations en tant qu’acteur de la restauration collective
Lorsque vous êtes un restaurateur, vous êtes un opérateur de la chaîne alimentaire et êtes donc soumis à plusieurs obligations.
Disposer d’un système d’autocontrôle (sac)
LE SYSTÈME D’AUTO-CONTRÔLE (SAC) est obligatoire depuis 2005 pour prévenir et maîtriser les dangers que l’entreprise peut rencontrer. L’AFSCA vérifie que ce dispositif est bien mis en application dans les établissements. Ceux pour qui ce n’est pas le cas encourent des sanctions. Si les sanctions déliverables par l’AFSCA vous effraient, dites-vous que, selon l’agence, « les résultats des missions sont nettement plus favorables dans les établissements disposant d’un SAC validé ». Pour obtenir l’autocollant vert, il est obligatoire de faire valider son système. Si votre secteur dispose d’un guide sectoriel approuvé, vous pouvez le faire valider par un organisme de certification indépendant accrédité ou par l’AFSCA. Si ce n’est pas le cas vous devez obligatoirement passer par l’AFSCA. Il existe un guide générique pour le secteur B to C, manuel pratique et annexes au programme Les opérateurs qui réussissent l’audit de leur système d’autocontrôle de manière satisfaisante ont le droit d’afficher le smiley « système d’autocontrôle ». Outre le droit de l’afficher sur la vitrine de votre établissement, cela vous permet également de subir moins de contrôle de l’agence alimentaire et de bénéficier d’un bonus important sur votre cotisation annuelle.Être en mesure de tracer vos aliments
Les fondements de la traçabilité dans le secteur alimentaire se trouvent l’Arrêté Royal de 2003. Il s’agit d’un principe non négociable afin de pouvoir garantir la sécurité de vos clients. De façon générale, vous devez être capable de donner la provenance de vos produits ET leurs destinations. Pour ce faire, les restaurateurs et autres opérateurs de la chaîne alimentaire doivent tenir à jour un registre (entrées et sorties) qui reprend :- la nature du produit : type de produit et informations complémentaires du fournisseur
- l’identification du produit : dénomination se référant à des informations complémentaires de l’emballage, numéro de lot, date de durabilité et de production, référence électronique, etc.
- les établissements auxquels vont vendez vos produits
- la quantité du produit
- la date de réception
- unité d’établissement de provenance
Notifier l’AFSCA en cas de doute
Au moindre doute raisonnable au sujet du préjudice probable que pourrait engendrer la consommation ou l’utilisation d’un produit, les opérateurs de la chaîne alimentaire, et donc les restaurateurs, ont l’obligation de le notifier à l’AFSCA. Vous ne pouvez utiliser un produit suspect, de quelque manière que ce soit (consommation ou transformation). Cela peut être le cas à cause de la présence imprévue d’un élément alimentaire ou non, en vue d’éviter les problèmes de santé, ou même, de blessures en cas d’ingestion de corps étranger. Pour ce faire, vous devez bloquer le produit en question au sein de votre établissement. Ensuite, il faut joindre l’Unité Locale de Contrôle de votre région (par téléphone et par écrit).Les principales normes à respecter pour la lutte contre les nuisibles en restauration
Les bonnes pratiques d’hygiène (BPH)
Il s’agit principalement de respecter les principes hygiéniques élémentaires. Elles concernent :- les infrastructures,
- la manipulation des denrées,
- la gestion des déchets alimentaires,
- la lutte contre les nuisibles,
- le nettoyage et la désinfection,
- la qualité des eaux,
- le respect de la chaîne du froid et du chaud,
- la santé et l’hygiène du personnel (par ses possibles effets sur les produits utilisés) et la formation de celui-ci.
Les normes HACCP dans les cuisines et la restauration
Tout comme les BPH, les normes HACCP dans les cuisines et la restauration relèvent le plus souvent du bon sens et peuvent vous éviter de nombreuses infestations de nuisibles. Les normes HACCP pour la restauration collective s’attachent avant tout à surveiller :- Le stockage des aliments
- Le respect de la chaîne du froid
- Le suivi des températures de conservation
- Le nettoyage et la désinfection des lieux